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Atelier Bouquet d'Artistes
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22 janvier 2008

Da Vinci : The European Genius

Par Olivier Moch

Hormis le fait que d'accéder à la basilique à 18h00 est une mission quasi impossible, le parcours du combattant en valait la peine. L'exposition est de niveau international, il parait même que Pékin veut l'acheter pour la proposer durant les jeux olympiques de 2008.
davinci
L'expo est divisée en cinq partie :

- la vie de Léonard,
- l'artiste et ses élèves
- les tableaux célèbres de Léonard
- Léonard l'ingénieur
- les dessins de Léonard

Les deux premières parties sont assez ordinaires, elles présentent beaucoup de dessins originaux et des reproductions de dessins, d'esquisse ou de plans de Léonard, de ses contemporains et de ses élèves. On n'apprend pas grand chose que l'on ne sache déjà sur la vie de De Vinci... Ceci dit, il s'agit probablement du personnage le plus connu de tous les temps et beaucoup (tout ?) a déjà été dit à son propos.

Les trois autres parties sont remarquables !

Dans la partie consacrée aux tableaux de Léonard, on fait la part belle à quatre oeuvres majeures qui sont superbement expliquée :

- Marie-Madeleine dont le côté androgyne fait penser qu'il pourrait s'agir, en fait, de Jean l'apôtre... N'est-ce pas le postulat contraire du Da Vinci Code qui laissait entendre que dans la Dernière Cène, l'apôtre à droite du Christ (Jean), était Marie-Madeleine ?

Mais d'un autre côté la pose de Marie-Madeleine, suggestive et dénudée, laisse entrevoir une autre hypothèse. Il pourrait s'agir, plutôt, de Lucrèce Borgia (contemporaine de Léonard de Vinci) et non de Marie de Magdala... Cette toile avait été attribué à Giampietrino, un élève de Léonard de Vinci mais au vu de sa grande qualité il appert que ce tableau, selon l’historien d’art Carlo Pedretti, serait bien de la main du Maître ! Peinte en 1515, Marie-Madeleine est le second nu attribué à De Vinci après Leda et le Cygne (1508)

- La Dernière Cène dont on apprend qu'il s'agit d'une fresque réalisée par De Vinci sur un mur du couvent de Sainte-Marie de Grâce à Milan, qu'elle possède des copies faites par des élèves de Léonard, dont une en Begique à l'abbaye de Tongerloo. On a beaucoup extrapolé sur cette oeuvre magistrale (grâce ou à cause du livre de Dan Brown surtout) alors que simplement, Léonard a retranscrit fidèlement le verset 24 du chapitre 13 de l'Evangile de Jean.

- La Joconde que Léonard emmena avec lui dans son exil définitif à Amboise. Le nom de ce tableau pourrait venir du nom de l'époux de Mona Lisa, il signor Francesco del Giocondo, notable florentin. Mais, en italien, giocondo signifie aussi serein... Il se pourrait que le tableau fut baptisé la Joconde car c'est l'idée même de la serenité que De Vinci voulait peindre à travers ce portrait...

- La vierge aux rochers célèbre le mystère de l’Incarnation à travers les figures de Marie, du Christ et de saint Jean. Ce tableau qui joue parfaitement sur la technique du clair-obscur a été copié à maintes reprises et il servit d’étude aux élèves de Léonard qui en livrèrent tous une vision différentes. Sigmund Freud interprétera cette œuvre comme la preuve de l’homosexualité de Léonard de Vinci…

Dans l’espace réservé à l’ingénierie de Léonard, on découvre plans et maquettes de machines qu’il imagina. Machines de guerre (char d’assaut, sous-marin, échelle d’assaut, canon à répétition…), machines volantes (hélicoptère, parachute, delta plane…), ponts tournants, vélocipèdes (son imagination fertile avait imaginé cette machine avec un fonctionnement tel que nous le connaissons aujourd’hui à l’exception du dérailleur !), machine automobile, instruments de mesures… Ce sont plus de 100 machines dont Léonard de Vinci imagina les plans et construisit les prototypes ; une cinquantaine est présentée à Koekelberg.

Enfin, l’ultime partie présente les dessins de Léonard de Vinci. La majeure partie de l’œuvre du Maître toscan repose sur des croquis, des esquisses, des études diverses ; beaucoup sont consignés dans des livres manuscrits baptisés codex. On peut voir des croquis sur l’anatomie humaine et les mouvements humains, sur le vol des oiseaux, sur les chevaux…

Les critiques que j’avais lues ou entendues à propos de cette exposition étaient assez manichéennes ; soit on a adoré, soit on a détesté cette expo ! Je me range sans hésiter dans la première catégorie car, globalement, cette exposition consacrée au plus grand génie de tous les temps est remarquable !

J’ai entendu ça et là qu’il manquait de recul pour bien apprécié les œuvres présentées, que l’exposition ne présentait aucune interactivité voire même qu’il n’y avait que peu ou pas du tout d’originaux…

Pour l’exiguïté des lieux je ne me prononcerai pas car chacun à sa propre gestion de l’espace ; je dirais qu’à titre personnel je n’ai pas eu de difficulté à me déplacer et à admirer films, dessins et tableaux. Peut-être, pour éviter la cohue et diminuer ainsi cette prétendue exiguïté, est-il plus intelligent de ne pas y aller un samedi ou un dimanche à 15h00 mais plutôt un jour en semaine vers 17h00, quitte à prendre une après-midi de congé pour bien profiter de l’événement !

A propos du manque d’interactivité, je me dis que l’Expo Da Vinci ne l’était ni plus ni moins que d’autres exposition ou que la majorité des Musées. Quand je vais au Musée des Arts Modernes et des Arts Anciens de Bruxelles et que je suis en admiration devant La Tentation de Saint-Antoine de Dali, je ne peux pas dire que l’interactivité soit de mise !

Mais à propos du manque d’originaux, je ne peux que m’offusquer ! On peut voir à Kekelberg deux toiles originales de Léonard de Vinci (La Vierge aux Rochers et Marie-Madeleine) ; sur la quinzaine de tableaux réalisés par le Maître la proportion est exceptionnelle. A cela il faut ajouter une quinzaine de dessins et croquis signés de la main de Léonard et une vingtaine de tableaux réalisés dans les ateliers de Vinci par des élèves sous la supervision du Maître… Enfin, l’exposition se complète d’une vingtaine d’originaux (dessins, gravures, tableaux) de Dürer, Raphaël ou Michel-Ange pour ne citer qu’eux !

A titre personnel, fasciné par le personnage que je tiens pour le plus extraordinaires des Hommes, j’ai appris de nouvelles choses grâce à cette exposition. Rien que pour ça la visite en valait déjà la peine…

Sans hésiter : Da Vinci : The European Genius à voir jusqu’au 15 mars à la Basilique de Koekelberg à Bruxelles => http://www.expo-davinci.eu/

Source : www.actadiurna.be.ma

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